Le 78e festival international du film de Cannes se déroulera du 13 au 24 mai 2025. Comme tous les ans, la Croisette accueillera des cinéastes dont vous avez pu voir les courts métrages projetés à Clermont.
En lice pour la Palme d’or : 21 longs métrages, 11 courts métrages auxquels s’ajoutent de nombreuses programmations intégrées à la sélection officielle (Cannes première, des séances spéciales, des séances de minuit, Un Certain regard), mais aussi les programmations parallèles comme La Semaine de la critique, La Quinzaine des réalisateurs, ou la sélection de l’ACID.
De Clermont à Cannes : tour d’horizon des talents passés par chez nous.

© Les Films 13 – Un homme et une femme de Claude Lelouch (1966) / Création graphique © Hartland Villa
Sélection officielle
|Ouverture|
Le film Partir un jour d’Amélie Bonnin a été choisi pour ouvrir cette 78e édition du festival de Cannes. Il est inspiré du court métrage éponyme de la réalisatrice, sélectionné en compétition nationale à Clermont-Ferrand en 2022 et lauréat du prix du public et du prix de la meilleure musique originale.

© Le Court, Baptiste Chanat
|Le jury de la sélection officielle du court métrage|
Les 5 membres du jury découvriront les 11 films qui composent la Compétition des courts métrages ainsi que 16 films de la Sélection de La Cinef. Ils décerneront la Palme d’or du court métrage et les 3 prix de La Cinef, sélection du Festival de Cannes destinée aux films d’école.
Parmi ces jurés, nous retrouvons le réalisateur et scénariste croate Nebojša Slijepčević. Son court métrage The Man Who Could Not Remain Silent, lauréat de la Palme d’or du court métrage l’année dernière, a été projeté à Clermont-Ferrand dans le cadre de la compétition internationale 2025.

|En lice pour la Palme d’Or|
Côté court, nous avons la joie de retrouver Gabriel Abrantes. Le cinéaste américano-portugais a été sélectionné deux fois en compétition à Clermont avec ses films Ennui ennui (2014, mention spéciale du jury national à Laeticia Dosch pour son interprétation) et A Brief History of Princess X (2017), puis dans le programme Prix du public européens (2020) avec Les Extraordinaires Mésaventures de la jeune fille de pierre. À Cannes, il présentera son nouveau court Arguments in Favor of Love.
Côté longs métrages, nous retrouvons 4 autres cinéastes bien connu.es sur la place clermontoise. Richard Linklater, en compétition à Cannes avec son film Nouvelle vague, avait présenté son court métrage Live From Shiva’s Dance Floor en compétition internationale en 2004 à Clermont. Kleber Mendonça Filho, en compétition à Clermont avec son film Eletrodoméstica en 2006 puis membre du jury labo en 2016, présentera son long métrage O Secreto Agente. Joachim Trier, réalisateur lui aussi sélectionné en compétition labo à Clermont en 2002 avec Still, verra son film Sentimental Value projeté à Cannes cette année. Enfin, nous retrouverons Lynne Ramsay avec Die My Love. La réalisatrice avait été remarquée à Clermont-Ferrand en 1997 avec son court métrage Kill the Day sélectionné en compétition nationale. Elle avait alors remporté le prix spécial du jury.

© Le Court

|Un certain regard|
En parallèle de la compétition officielle, la sélection Un certain regard se compose de 20 longs métrages, dont 9 premiers films.

Diego Céspedes (© Le Court, Marine Da Silva) / Hubert Charuel, Stéphane Demoustier (© Le Court) / Morad Mostafa (© Abigaëlle Robineau)
Parmi les cinéastes mis.es en lumière, nous en retrouvons quelques-un.es passé.es par Clermont dont le réalisateur chilien Diego Céspedes. Ce dernier, sélectionné à Clermont en 2023 avec son film Las Criaturas Que Se Derriten Bajo El Sol, présentera son premier long intitulé La Misteriosa Mirada del Flamenco. Hubert Charuel, grand habitué du festival de Clermont, présentera quant à lui son film Météors. Il a multiplié les sélections en compétition nationale avec ses films Diagonale du vide (2011), K-Nada (2015), Fox-terrier (2017), puis dans la rétrospective Les Mondes paysans en 2020 avec Les Vaches n’auront plus de nom. Enfin, il a été membre du jury de la compétition nationale en 2019. Stéphane Demoustier sera lui aussi présent à Cannes cette année pour nous offrir son film L’Inconnu de la grande arche. Auparavant, il avait été sélectionné à Clermont-Ferrand en 2011 avec Dans la jungle des villes (coréalisé avec Denis Eyriey) puis en 2013 avec Fille du calvaire. Enfin, le réalisateur du film Aisha Can’t Fly Away, Morad Mostafa, ne nous est pas non plus inconnu. Il a été sélectionné à deux reprises en compétition internationale à Clermont avec son films Henet Ward (2020) et Khadiga (2022), ainsi que dans la section parallèle Regards d’Afrique avec ses films What We Don’t Know About Mariam (2021) et A’edak an Takoon Fel Ferdous (2024).
Sélections non compétitives
Cette section regroupe notamment Cannes Premières, les séances spéciales et les séances de minuit, offrant aux réalisateurs et réalisatrices un espace privilégié pour présenter leurs films.
|Cannes Premières|
Dans cette catégorie nous retrouvons Hlynur Pálmason, qui aura l’occasion de présenter son film Ástin Sem Eftir Er. Son court métrage Jóel avait été sélectionné en compétition internationale à Clermont en 2010.
|Séances spéciales|
Lors des séances spéciales, Sylvain Chomet dévoilera son film Marcel et Monsieur Pagnol. En 1998, son film La Vieille Dame et les pigeons, sélectionné en compétition nationale, avait reçu une mention du jury jeune. Nous y retrouverons aussi Or Sinai, repérée à Clermont-Ferrand en 2017 avec son film Anna. Elle présentera son nouveau film Mama. Ugo Bienvenu sera également à Cannes avec son premier long métrage intitulé Arco. Deux de ses courts métrages avaient été sélectionnés en compétition nationale à Clermont-Ferrand : Une île en 2011 et Maman (coréalisé avec Kévin Manach) en 2013.

© Le Court

© Le Court, Camille Dampierre
|Séances de minuit|
Le comédien et réalisateur Vincent Maël Cardona présentera son film Le Roi Soleil lors des séances de minuit. Il a réalisé deux courts sélectionnés à Clermont-Ferrand : Sur mon coma bizarre glissent des ventres de cygnes en 2009 (Mathilde Bisson avait reçu un prix d’interprétation pour ce film) et Coucou-les-nuages en 2011. Il a également joué dans plusieurs films projetés en compétition nationale : Le Dernier des céfrans (2015) et Rase Campagne (2017) de Pierre-Emmanuel Urcun, et Air comprimé (2019) d’Antoine Giorgini.
En 2022, il est revenu à Clermont-Ferrand en qualité de membre du jury nationale, puis a reçu quelques semaines plus tard le César du meilleur film pour Les Magnétiques.
|Hors compétition|
Le célèbre réalisateur Cédric Klapisch présentera son nouveau film La Venue de l’avenir. Membre du jury national en 1993, il a aussi été sélectionné et récompensé à plusieurs reprises avec ses courts In Transit (1987, prix spécial du jury national), Ce qui me meut (1990, prix spécial du jury national) et La Chambre (1995).

© Le Court

© Semaine de la Critique / Les Reines du drame d’Alexis Langlois (2024)
Semaine de la critique
En 2025, cette sélection se compose de 11 longs métrages (dont 7 en compétition), 13 courts métrages (dont 10 en compétition) et des séances spéciales.
|Le jury|
Après son désistement l’année dernière, le réalisateur, scénariste et producteur espagnol Rodrigo Sorogoyen a qui l’on doit Que Dios nos Perdone ou encore As Bestas, présidera le jury de la Semaine de la critique. Son court métrage Madre était diffusé en 2022 au festival du court métrage dans le cadre du focus Espagne.
|En compétition|
Du côté des longs métrages en compétition, nous retrouvons Alexe Poukine avec son film Kika. Alexe s’était faite remarquée à Clermont en 2021, avec la sélection de son film Palma en compétition nationale. Elle avait remporté le prix spécial du jury ainsi que le prix d’interprétation féminine.
Côté courts en compétition, trois cinéastes connu·es à Clermont ont été sélectionné·es cette année. Carmen Leroi présentera Donne Batterie, quelques mois après avoir présenté son court La Réputation (coréalisé avec Emmanuel Mouret) en salle Cocteau. Randa Maroufi, quant à elle, revient avec L’mina, poursuivant un parcours déjà salué avec Le Park en compétition labo 2016 et Bab Sebta en compétition nationale en 2020. Pour finir, Leonardo Martinelli dévoilera son film Samba Infinito, après avoir été sélectionné à Clermont à deux reprises avec Fantasma Neon (compétition labo 2022) et Pássaro Memória (compétition internationale 2024).

Alexe Poukine (© Le Court) / Randa Maroufi (© Le Court, Baptiste Chanat) / Leonardo Martinelli (© Le Court, Marine Deligeard)

Martin Jauvat (© Le Court, Baptiste Chanat) / Agnès Patron (© Le Court, Camille Dampierre)
|Séances spéciales|
Les séances spéciales ont elles aussi leur petite touche clermontoise ! Martin Jauvat y présentera son long métrage Baise-en-ville, qui prolonge l’univers mis en place dans ses courts précédents comme Le Sang de la veine (2021) et Grand Paris Express (2022), tous deux passés par Clermont en compétition nationale
Cela sera aussi l’occasion de découvrir Une fugue, court métrage d’Agnès Patron. La réalisatrice a présenté 4 films au festival de Clermont donc L’Heure de l’ours en 2020, ce film ayant reçu un an plus tard le César du meilleur court métrage d’animation.
Quatre courts métrages issus du festival de Morelia seront présentés en séance spéciale. Cette initiative permet de mettre en lumière la richesse du jeune cinéma mexicain. Parmi eux, nous retrouvons Juan Vicente Manrique et son documentaire Buscando un Burro sélectionné cette année à Clermont.

© Quinzaine des Cinéastes / Harmony Korine – Design Michel Welfringer
Quinzaine des cinéastes
Créée en 1969 par la SRF (Société des réalisatrices et réalisateurs de films), la Quinzaine des Cinéastes est une sélection parallèle du Festival de Cannes qui a pour vocation de faire découvrir un large spectre de films, afin de mettre en valeur les pratiques les plus singulières et visionnaires du cinéma contemporain.
Côté longs métrages, la Quinzaine s’ouvre avec Enzo, signé par Robin Campillo et Laurent Cantet, clin d’œil à Jeux de plage projeté en compétition nationale en 1996 et récemment adapté en audiodescription. Antony Cordier y dévoilera aussi Classe moyenne, poursuivant un parcours entamé à Clermont en 2000 avec Beau comme un camion, lauréat du prix spécial du jury national. Parmi les premiers longs, La Danse des renards de Valéry Carnoy prolonge l’univers de Titan (2022, compétition nationale), tandis que Prïncia Car, qui avait présenté en 2019 son court Barcelona en compétition nationale, livre Les Filles Désir. Enfin, La Mort n’existe pas de Félix Dufour-Laperrière, fait résonner les expérimentations visuelles déjà à l’œuvre dans M et Strips (2010 et 2011, compétition labo), et Julia Kowalski signe Que ma volonté soit faite après son Grand prix 2024 en compétition nationale pour J’ai vu le visage du diable.

Laurent Cantet, Princïa Car, Antony Cordier (© Le Court) / Julia Kowalski, Valéry Carnois (© Le Court, Baptiste Chanat)

Gala Hernández López (© Le Court, Baptiste Chanat) / Alex Boya (© Le Court)
Dans la section courts et moyens métrages, Gala Hernández López revient avec +10K après avoir marqué les esprits à Clermont en 2023 avec La Mécanique des fluides, présenté en compétition labo. On retrouve également Alex Boya avec Bread Will Walk, dont Turbine avait déjà été projeté en compétition internationale il y a maintenant 6 ans.

© Acid Cannes / Alex Besikian
Acid
L’Acid (Association du Cinéma Indépendants pour sa Diffusion) prône depuis 1992 le renouvellement et la pluralité des regards en donnant de la visibilité à des œuvres insuffisamment diffusées. Elle propose chaque année une sélection de longs métrages qui dévoilent l’audace des cinéastes et la diversité des regards qui composent la palette du cinéma indépendant en France et à l’étranger.
Cette année, l’Acid met onze cinéastes à l’honneur. Parmi eux.elles, Sophie Letourneur revient avec L’Aventura, après avoir marqué les esprits à Clermont-Ferrand en 2012 avec Le Marin masqué, sacré Prix Procirep du Producteur pour Emmanuel Chaumet. Aurélien Vernhes-Lermusiaux, présentera à son tour La Couleuvre noire. En 2018, son court Les Vies de Lenny Wilson avait raflé à Clermont les prix d’interprétation (pour Sigrid Bouaziz) et de la presse Télérama. Enfin, le trio Anton Balekdjian, Léo Couture et Mathéo Eustache propose Laurent dans le vent, une œuvre collective et poétique. Anton Balekdjian avait déjà séduit le public clermontois en 2021 avec Les Vilains Petits Canards sélectionné en compétition nationale.

© Michaël Jan
Compétition immersive
La compétition immersive du festival de Cannes a été instaurée l’année dernière afin de mettre en lumière les nouvelles formes de narration à travers des expériences spatiales et sensorielles. En 2025, 16 œuvres immersives venant de 9 pays seront présentées en sélection dont 9 en compétition.

© Le Court, Baptiste Chanat
|En compétition|
Dans cette compétition, nous retrouvons un binôme bien connu des clermontois : Jonathan Vinel et Caroline Poggi. Les deux cinéastes sont passé·es par Clermont en février dernier, avec leur dernier film La Fille qui explose sélectionné en compétition labo et dont la version immersive est présentée à Cannes.
Il y a maintenant dix ans, Jonathan et Caroline avaient été sélectionné·es en compétition nationale avec Tant qu’il nous reste des fusils à pompe, un court métrage puissant qui explore la détresse d’un adolescent. Caroline Poggi, quant à elle, avait déjà fait un petit tour au sein de la compétition labo avec son film Chiens en 2013.
|Focus|
Parmi les 6 réalisateur·rices qui composent ce focus, 4 ont vu leurs courts métrages sélectionnés à Clermont.
Champ de bataille de François Vautier, Ito Meikyū de Boris Labbé, Oto’s Planet de Gwenael François ont pris part à notre compétition XR cette année. Enfin, Juanita Onzaga, qui présente Floating With Spirits, a foulé plusieurs fois le sol de la Maison de la culture. Elle a été sélectionnée en compétition labo avec son film Our Song to War en 2019, puis est revenue en tant que membre du jury de cette même compétition en 2021.

© Le Court, Baptiste Chanat
Pour la 78e édition du festival de Cannes, c’est l’acteur et réalisateur Laurent Lafitte qui assurera les cérémonies d’ouverture et de clôture, succédant ainsi à Camille Cottin, maîtresse de cérémonie en 2024.
Rendez-vous le 24 mai pour découvrir qui succédera à Sean Baker, qui avait reçu la Palme d’or avec son film Anora, et à Nebojša Slijepčević, lauréat de la Palme d’or du court métrage pour The Man Who Could Not Remain Silent, sélectionné en compétition internationale chez nous cette année.